Le 6 juin 1944, entre 6h30 et 8h, 300 barges d’assaut débarquent sur le sol normand, 3000 hommes du génie, 5000 fantassins, 500 Rangers, 100 chars, artillerie et mortiers, précédés par un bombardement naval et aérien intense, malheureusement peu efficace contre l’ennemi bien enterré. L’attaque est très meurtrière, à 12h, 3500 hommes sont déjà hors de combat, presque tous les chars détruits. Les troupes allemandes fortement armées et bien dissimulées vont manquer de munitions, mais les tirs, d’une redoutable efficacité, des batteries situées à l’intérieur des terres, ravagent la plage.
Le courage des soldats américains emporte alors la décision. Quittant leurs abris précaires de la digue et du talus de galets, ils escaladent les pentes herbues de la falaise entre les points fortifiés allemands et prennent Vierville à revers, libérant le village vers 10h. Le mur antichar de Vierville-sur-Mer n’est détruit que vers 17h. La montée des troupes vers Vierville peut commencer. De l’autre côté de la plage, les choses se passent mieux. Le Ruquet est dégagé dans la matinée et permet l’avancée de deux régiments US qui libèrent Saint-Laurent et Colleville en fin de journée.
Dans le même temps une tâche immense est entreprise : la construction du port artificiel d’Omaha Beach. Sur 6 km, une digue de protection va être réalisée avec 24 vieux bateaux et 55 énormes pontons en béton armé, coulés sur place. Les installations préfabriquées pour décharger les navires sont mises en place. Malgré une forte tempête de Nord-Est du 19 au 21 juin qui ravage le port, celui-ci reste actif jusqu’à la libération de Cherbourg en septembre 1944.
Quelques chiffres donnent une idée de l’ampleur de la tâche réalisée en 4 mois : 1 200 000 tonnes de matériels et approvisionnements, 60 000 tonnes d’essence, 75 000 véhicules, 600 000 hommes sont débarqués, au total, la moitié du corps expéditionnaire Américain.
Simultanément, un grand hôpital sous tente et un terrain d’aviation sont installés sur le plateau de Saint-Laurent pour soigner et évacuer les blessés vers l’Angleterre. L’Europe va être libérée.
Le calme qui se dégage aujourd’hui de la belle plage d’Omaha Beach, ne permet pas d’imaginer le drame du jour J, 6 juin 1944.